Compte rendu journalier

Accueil Guatémala 97

Vendredi 7 Février

Ce Vendredi soir n'est pas comme les autres... dès 19 h, l'équipe se retrouve au Broussan, "lieu stratégique du GSO", dans l'appartement de Denis et Bacchus. La salle à manger est remplie de sacs, kits, cordes c'est un enchevêtrement de divers objets personnels et collectifs. Après de nombreuses discussions nous réussissons l'exploit de nous limiter à deux sacs chacun pour la soute, et un autre en bagage à main, exigence des compagnies aériennes.
Les cordes jonchent le sol mais le pastis, les pâtés et le vin du pays remplissent nos sacs.

Samedi 8 Février

Pas besoin de réveil aujourd'hui, même les lève-tard sont debout. Nous quittons le Broussan à 9 H 30 tous dans le fourgon de Denis qui nous accompagne à l'aéroport. Le voyage le moins cher que nous ayons trouvé est Marignane-Madrid-Miami puis Guatemala-Ciudad. Une nuit à l'hôtel à Madrid est comprise dans le prix du billet.
Départ à 14 H. L'avion d'Ibéria (dont une superbe fuite d'huile nous arrose en montant!) nous dépose à Madrid à 15 h 30. Une navette nous amène alors à l'hôtel "Diana Plus".
Le soir, nous faisons une virée au centre ville où a lieu le carnaval. Les espagnols ont gardé le sens de la fête: ambiance assurée, déguisements, chants, danses... tous, des plus jeunes aux plus âgés animent cette soirée. Le carnaval à Madrid est un rendez-vous à ne pas manquer.
Après un défilé de chars, c'est la fête dans les rues autour de la Plaza Mayor. Nous nous régalons de quelques tapas (civelles, jambon cru, petits poissons grillés... et quelques verres de vin du pays).
Rentrée à l'hôtel à trois heures du matin, en deux groupes, après nous être perdus dans la foule.

Dimanche 9 février

Après un réveil difficile, nous quittons Madrid pour une journée de 33 heures !.
Départ à midi vers les Amériques. Le Boeing 747 nous dépose à Miami après neuf heures de vol, une heure de transit puis deux heures de DC10 nous voilà à Guatemala-Ciudad. Dès l'arrivée, nous allons chercher le véhicule "4x4" réservé par FAX : un Chevrolet Suberban de 9 places avec climatisation, quel luxe!
Premier repas dans un Steak House : Le Rancho
(soupe de tortue, grillades, vin et bières pour 100 Q/p)
Nous passons la nuit à l'hôtel Plaza, à 1300 Q pour sept. Nous trouverons beaucoup moins cher au retour.
L'hôtel est confortable , petit déjeuner copieux, piscine, seulement l'aéroport est très proche de la capitale et vers 5 heures le premier vol se fait entendre. On a vraiment l'impression que l'avion va atterrir sur le lit!

Lundi 10 février

Avec le jour, une surprise de taille nous attend, le "Chevreau laid" n'est pas un 4 roues motrices, mais un 4 portes! Avec sa faible garde au sol, ce n'est pas le véhicule idéal pour les pistes de l'intérieur.
Nous revenons à l'aéroport pour l'échanger contre deux vrais 4x4 : un Toyota Land Cruiser court et un Mitsubishi pick-up.
Ces transactions nous ont occupés toute la matinée. Après quelques courses: carbure, banque, provisions diverses... nous roulons enfin en direction d'Antigua.
En effet, avant de nous rendre sur les massifs à prospecter, nous voulons visiter la région des volcans.
Ville typique, calme et agréable, elle est à 45 km de Guatemala Ciudad. Elle fut plusieurs fois ravagée par de violents séismes, dus à la présence des volcans. Reconstruite, elle a gardé son identité et son charme.
Nous passons la nuit à l'hôtel "Hospedaje Las Rosas" (250 Q pour 7), hôtel correct avec un charmant patio très fleuri. Il faut remarquer le branchement qui sert à chauffer l'eau: il s'agit d'une sorte de boîte de conserve raccordée à des fils électriques nus (comme vous) et si vous y touchez en levant les bras ... !

Mardi 11 février
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Grâce, ou à cause, du décalage horaire, nous nous levons tôt. De plus, des bruits de pétards nous ont réveillés vers 5 heures; ici aussi c'est la fête du Carnaval.
Nous prenons le petit déjeuner dans une grande demeure coloniale le Dona Luisa. Ce salon de thé propose de délicieux pancakes et salades de fruits variées à déguster dans son patio. Lieu touristique à ne pas manquer. Une partie de l'équipe déjeune au bar "Le Condesa", sur la place, sous les arcades (25 Q) dans un cadre de style colonial.
Départ vers le lac Atitlan . Nous nous trompons de route vers Ciudad Vieja, ce qui nous oblige à prendre une piste pour passer par San Miguel Duenas, Acatenango, puis Patzicia. Nous traversons de superbes villages indiens.
La piste est magnifique et longe le volcan Acatenango (3976 m).
Après avoir cherché en vain une piste qui longe le lac, nous allons directement à Panajachel pour y passer la nuit.
Ce village est le plus important du lac Atitlan et le plus touristique. Son expansion rapide a détérioré son authenticité; vous y trouverez un immense marché tout le long de la rue principale, où l'on trouve toutes les curiosités du pays: vêtements, bijoux, instruments, cuirs ...
Dîner au restaurant "Las Pumpas" (black-bass frit et bière pour 58 Q/p). Nuit à l' Hospedaje Ramos (250 Q pour 7). Les tarifs diminuent de jour en jour!

Mercredi 12 février

Bordé par une chaîne de volcans qui s'étend sur plus de 150 km, le lac Atitlan est un des plus beaux au monde.
Nous passons la matinée à faire le marché dans la ville où Gilles perd son appareil (photo, pas dentaire).
Pour respecter les traditions, nous dégustons les différentes bières élaborées au Guatemala : - Gallo : la plus courante,
- Cabro,
- Monte-Carlo,
- Moza : brune, la meilleure de toutes.
Déjeuner sur le port dans un petit resto (poisson à l'ail pour 25 Q/p).
Nous achetons un tas de chemises guatémaltèques entre 12 et 20 Q/pièce.
En fin d'après midi, nous allons jusqu'à Chichicastenango. C'est le marché indien le plus important du Guatemala et le plus connu. Peu de commerces ouverts vu l'heure tardive. Nous décidons de partir pour rejoindre au plus vite les contrées sauvages...

Nous prenons la piste à Santa Cruz del Quiche jusqu'à Sacapoulos (35 km/h en moyenne). Nous sommes en plein pays Quiché, fini les touristes... nous sommes vraiment au Guatemala.
Arrivée à 21 h à l'hôtel Rio Negro en bord de rivière, près de la station des bus.
Chambres (très) simples à deux lits sans aucun confort pour 10 Q/p. Douche et WC communs. Ambiance assurée avec le départ des bus dès trois heures du matin. En effet, cet hôtel accueille les voyageurs qui prennent le bus vers la capitale. Sacapoulos est au croisement des deux pistes principales du Guatemala.
Ici, la présence militaire est importante. Des soldats armés sont dans les rues et nous avons aussi croisé des véhicules de l'ONU.
Nous mangeons sur la terrasse tandis qu'un militaire armé surveille (toute la nuit) nos véhicules, fusil à la main!
Repas du soir (poulet, boeuf, riz, bières) + nuit + petit déjeuner pour 250 Q pour 7.

Jeudi 13 février
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Levés tôt à cause du bruit et des matelas en paille, nous prenons la piste de Cobán. Une erreur de piste avant Cunen nous mène jusqu'à Nebaj . La beauté du site vaut le détour, mais nous retarde de 2 h. Nous reprenons la piste en direction de l'est, arrêt à Uspantan pour un petit repas dans le marché: repas le moins cher trouvé (7 Q/p).
Après sept heures de pistes, nous arrivons au lac de San Cristobal de Verapaz où nous retrouvons l'asphalte jusqu'à Cobán.
Nuit à l'hôtel "La Paz" ( à côté de l'hôtel Monterrey) pour 24 Q/p. Le meilleur rapport qualité/prix que nous ayons trouvé.
Repas à l' Hacienda, Steak House pour 550 Q pour 7. Bonne viande, mais service très long (comme partout au Guatemala).

Vendredi 14 février

Après une bonne nuit, malgré un coq matinal dans la cour de l'hôtel, nous reprenons la piste, pour 70 km, à partir de San Pedro Gerché.
Paysages magnifiques, beaucoup de dolines en bord de pistes. Il y a certainement encore de nombreuses cavités à découvrir dans ce secteur, bien que diverses équipes soient déjà venues y prospecter (expéditions françaises des années 70). Trajet au milieu des bananeraies avec leurs huttes d'indiens.

A Pajol, 12 km de piste mènent à Lanquin où une rivière sort d'une résurgence.
Repas dans un immense hôtel restaurant en bois tout neuf : El Retreador (soupe, steak, salade et bières pour 30 Q/p). Chambres 50 Q/p.
Visite du pont naturel de Semuc Champey à 10 km. 5 Q/p et 400 m de marche d'approche.
La rivière s'engouffre sous un pont naturel de tuf, long de 300 m, parsemé de gours remplis d'eau tiède, alimentés par des ruissellements. Le site est paradisiaque.
Nous dormons à Lanquin à l' Hospedaje Providencia. 10 Q/p, mais l'eau s'arrête à 19 h 30 et le groupe électrogène à 21 h dans tout le village. Lanquin est un centre linguistique où des étudiants de diverses origines perfectionnent leur espagnol.

Samedi 15 février
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Après une nuit d'orage, le ciel reste couvert et il bruine. Nous partons explorer la grotte de Lanquin.
La grotte est aménagée à la Guatémaltèque! Pour y pénétrer, il faut prendre contact avec la police qui fournit l'essence pour le groupe électrogène, et éventuellement le guide (10 Q/p).
Il s'agit d'une grosse résurgence de plusieurs m3/s. Peu après l'entrée, un siphon barre le chemin. En empruntant un escalier taillé dans la roche, il est possible d'accéder à une très vaste galerie encombrée de blocs. Nombreux dépôts de guano de chauve-souris, température _ 25°C.
L'aménagement est sommaire : quelques marches taillées, des échelles et un éclairage par groupe. Grosses concrétions sèches et noircies par le guano de chauve-souris.
Nous portons un masque pour éviter tout risque d'histoplasmose.

Après 15 mn, l'aménagement est terminé. La galerie continue par un P5 qui donne dans une grande salle dont le fond est recouvert d'une grosse quantité de guano bien frais (prévoir une corde de 10 m).
Derrière, suit un puits de 20 à 25 m au sommet duquel on entend la rivière. Malheureusement, nous n'avons pas prévu assez de corde (pire que des débutants!).
Juste en bas du P5, on explore un petit réseau descendant en désescalade. Le bruit de la rivière est persistant, mais il est impossible de l'atteindre car tous les passages s'arrêtent en étroiture.
Les description et topographie de cette grotte sont consultables dans le Spélunca spécial Guatemala de 1977.
Nous quittons Lanquin en direction de Sebol, où nous pensons y rencontrer Daniel DREUX. Ce dernier exploite la grotte de Candélaria, explorée par l'expédition française de 1974. Il n'est malheureusement pas là, et nous continuons notre chemin.
Petite anecdote; nous sommes bloqués pendant une heure par un gros camion en panne qui barre la piste irrémédiablement. Ce camion transporte un autre camion et un tas de ferraille. Cette piste est la seule qui traverse le Nord du Guatemala. Bien vite d'autres véhicules nous rejoignent, notamment un bus. De nombreux Guatémaltèques ainsi que notre équipe s' affairent autour du camion en panne. Après quelques vérifications d'usage JJ trouve la panne: pas assez de gazole. Nous siphonnons 2 galons de gazole du Toyota pour permettre au camion de faire 20 m et dégager la piste.
La piste est abominable: trous, bosses... il nous faudra 4 h pour parcourir 70 km de piste. Après avoir dépassé Sebol, qui n'est qu'un hameau à un carrefour de piste, nous voilà à Fray Bartolomé de Las Casa. Il pleut toujours.
Nuit à l' hospedaje Fontana (25 Q/p), tout le monde en a assez!

Dimanche 16 février

Toujours la pluie! Nous partons vers Chahal (lieu prévu pour nos explorations) chercher un camp. La piste est défoncée, les trous pleins d'eau et le Toyota fait un bruit de DC8.
Arrêt nécessaire pour déterminer l'origine du bruit au niveau de l'échappement. Le pot est cassé juste après la pipe de sortie des gaz. Nous réparons avec deux boîtes de bière, un collier et un écrou du Mitsubishi!
Arrivés au Chahal d'en haut, sous la pluie, nous finissons par trouver quelqu'un qui parle espagnol, cet homme est le garde municipal. Il nous indique un hospedaje : "Mary & Nathaly" et nous propose de rencontrer le maire du village qui sera là le lendemain.
Nous sommes en plein pays Quiché et la population , essentiellement indienne, parle le "Quétchi", principal dialecte indien.
L'hôtel est rudimentaire, pas d'eau ni d'électricité dans les chambres, un WC et une douche pour tous. Nous y prenons pension pour 10 Q le lit et 8 Q par repas et petit déjeuner. Avec les bières, ça nous fera moins de 50 Q par jour et par personne.
En quelques minutes nous installons le camp de base. L'après midi nous allons faire une balade dans les environs. Le secteur est calcaire et se caractérise par un grand nombre de mamelons à peu de distance les uns des autres.

L'après-midi, nous nous rendons vers les massifs voisins, où le calcaire affleure partout. Nous sommes en présence d'un exemple typique de karst tropical.
Nous allons repérer une perte sur la piste d'Aercochoch, au sud est. Nous ne la trouvons pas car nous sommes au Chahal d'en haut; en fait il existe 2 Chahal, le dernier s'est construit sur la piste de Modesto Mendez et notre carte ne l'indique pas. Donc, nous arrivons par hasard au Chahal d'en bas, à 5 km au sud, en traversant un "aérodrome" (piste rudimentaire taillée en pleine jungle, bravo pour les pilotes!).
Chahal est un village en pleine expansion tout comme ceux qui l'entourent. De nombreuses communautés se sont créées, gérées par le pays et aidées par diverses organisations internationales. Une française qui travaille dans une des communautés nous explique que de nombreux indiens ont été déplacés, ou ont fui la guérilla et l'anti-guérilla. Depuis que le pays est plus stable, les Guatémaltèques reviennent. Ils n'ont plus rien; en général d'autres se sont installés à leur place dans les campagnes. Extrêmement pauvres, ils doivent leur survie à leur volonté de cultiver des terres, même dans un climat différent de leur région d'origine.

Lundi 17 février
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Troisième jour de pluie. Après un petit déjeuner traditionnel: oeufs, purée de frijoles, tortillas et lait de chaux aromatisé, nous nous rendons à la mairie. Nous présentons les objectifs de l'expédition à l' Alcade (maire du village). Il semble à la fois intéressé et surpris par l'expédition, mais coopératif. Il met à notre service un employé municipal qui nous servira d'interprète avec les Indiens et les guides locaux, pour la durée de notre séjour.
Nous partons immédiatement en compagnie de ce dernier vers la perte du Rio Chiù (perte = "muc" en quétchi) qui se situe sur la piste de Modesto Mendez, à 2 km de l'hôtel, nous nous garons à gauche vers l'école. Il nous présente un guide qui connaît les grottes du secteur.
Un sentier perpendiculaire à la piste conduit au bout de 15 mn à une grande case qui sert de grange à maïs. A 20 m sur la gauche s'ouvre la première grotte : Cueva de Setsol n°1.
C'est une petite cavité entièrement fossile qui s'étend sur une centaine de mètres. Nous y découvrons de belles concrétions ainsi que de nombreux fragments de poteries. Pas de continuation possible.
En suivant le chemin, nous traversons un champ, puis prenons un sentier entre deux mamelons. La deuxième grotte, Cueva de Setsol n°2, s'ouvre au flanc du mamelon de gauche.
Beaucoup plus intéressante que la première, cette cavité s'étend sur plusieurs centaines de mètres. Nombreuses poteries mayas et plusieurs salles bien concrétionnées. Nous passons 3 h dans la cavité (photos, topo ...).

La cavité est bien habitée: énormes araignées que l'on doit frôler dans l'entrée, superbe scorpion, et enfin, un magnifique serpent rouge avec lequel on se trouve nez-à-nez en ressortant... Le fait que les indiens présents aient peur des araignées ne nous met pas dans une joie extrême!
Au retour nous faisons la topographie de cette grotte. Pendant ce temps Gilles et Janot vont repérer avec le guide la perte du Rio Chiù. Ils feront une brève incursion dans la cavité, qui sera explorée le lendemain.

Mardi 18 février

Après une brève éclaircie, le ciel s'est recouvert et il pleut encore. Nous partons topographier la perte du Rio Chiù. Le chemin passe au bord d'un gros aven d'effondrement ( diamètre 40 m, profondeur 20 m) au fond duquel coule le Rio. Puis il longe une falaise et arrive à un grand porche ( 30 m x 20 m) qui n'est qu'un regard sur la rivière, de 20 m de large.
Les indiens ont baptisé cette grotte : "Muc Esconda El Agua" (perte de l'eau cachée).
Nous installation une corde de 60 m dans l'eau pour remonter le courant. Vers l'amont part une galerie de 100 m x 30 m x 20 m. Au delà, nous distinguons une confluence de deux bras.
Nous explorons la branche gauche par une galerie large. Celle-ci finit par se rétrécir en remontant, pour ressortir à l'air libre quelques centaines de mètres plus loin que l'entrée. Nous sommes alors au dessus de la perte du Rio Chiù, dont nous venons de quitter le cours souterrain il y a quelques minutes. Le Rio se perd sur une centaine de mètres par plusieurs pertes que nous localisons par rapport à la cavité.
La branche droite est plus étroite, avec un fort courant, et est rapidement noyée.
Pendant ce temps, une partie de l'équipe effectue la topographie du réseau fossile. C'est un véritable labyrinthe, avec pas moins de 6 entrées.
Vers l'aval, nous descendons la rivière à la nage, jusqu'à l'aven d'effondrement.
La rivière de 20 m de large qui disparaît entre deux parois abruptes, ne pourrait se descendre qu'à la nage, assuré par une corde à cause du courant. Nous sommes perplexes, car il nous paraît insensé de s'engager sans être sûr de pouvoir être tiré en arrière dans le courant.
Nous prenons la décision de rechercher la résurgence pour pénétrer par l'autre côté... le programme du lendemain est trouvé!
Nous rentrons à Chahal de nuit et sous la pluie. Bacchus glisse et se tord la cheville... ce qui va l'handicaper pendant quelques jours.

Mercredi 19 février
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Enfin le soleil après quatre jours de pluie. Nous partons explorer la résurgence.
Ce matin, deux de l'équipe restent au camp; Bacchus ne peut pas marcher et Ernest a la "tourista". Les rescapés partent, après quelques retours pour oublis d'un tête en l'air !! Nous commençons à être connus dans le village... dès notre arrivée à côté de l'école, la maîtresse laisse les enfants venir jusqu'à nous et nous lui donnons quelques photos de sa classe, prises au Polaroïd.

Après 45 minutes de marche nous voilà au Rio Chiù. La rivière sort d'un siphon impénétrable (débit estimé à 7 m3/s). Sur la rive opposée, s'ouvre un porche de 30 x 30 m. Pour y accéder, Gilles installe une vire sur 30 m au dessus de la résurgence. Pendant ce temps, Janot traverse à la nage en tirant une corde. On n'a jamais su pourquoi, surtout J.Luc ! En effet, ce dernier renvoie allégrement la corde à Janot, qui a donc traversé pour rien. Les indiens,eux, passent au dessus de la vire en se tenant aux arbres, puis rejoignent la corde près du porche.
Derrière le porche, une très vaste galerie de 150x30x30 m mène à un gigantesque éboulis concrétionné, qui occupe une immense salle où l'on entend la rivière. La rivière provient bien du fond de la cavité et nous distinguons le jour provenant de l'aven d'effondrement de la veille. La rivière longe la salle (en rive droite) et se perd vers le milieu de la salle dans un siphon. En escaladant l'éboulis, une nouvelle entrée est trouvée. De cette entrée, on peut alors contourner le mamelon en traversant la jungle et rejoindre l'aven exploré la veille.
Le parcours souterrain du Rio Chiù paraît maintenant entièrement exploré.

L'après midi, le guide nous mène à 1 km de là à travers la jungle pour explorer la Cueva del Sagra Corazon (grotte du coeur sacré).
Cette grotte présente plusieurs vastes salles très concrétionnées et quelques entrées.
Nous avons trouvé dans cette grotte de nombreux restes de poteries recouverts de calcite, ainsi qu'une poterie entière située dans une alcôve protégée par une étroiture. Mylène a trouvé une pointe de flèche en obsidienne.
Retour (de nuit), puis séance topographie le soir à l'hôtel.

Jeudi 20 février

Journée repos. La matinée est consacrée à terminer les topographies. L'après-midi, nous allons repérer la piste vers Chabilchoch . Nous la trouvons mais elle est fermée par une barrière. Sans véhicule, le but à atteindre est à plus de 16 h de marche! Au retour nous cherchons vainement la piste qui mène à Las Conchas (pont de tuf avec des bassins pour se baigner).
Ce soir, nous fêtons l'anniversaire de Bacchus. Un quart de siècle cela se fête! Des bougies sont plantées dans les tortillas, du rhum local et du vin italien (acheté à Fray Bartolomé) accompagnent notre repas pour marquer l'événement.

Vendredi 21 février
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Le temps a changé et dès le matin il fait très chaud. Aujourd'hui nous retournons à la perte du Rio Chiù où il reste un "porche" à explorer, au niveau de l'aven d'effondrement.
Pour atteindre ce porche il faut traverser la rivière à la nage; notre nageur de compétition Ernest, se lance à l'eau assuré par une corde. Il atteint sans problème la rive opposée. Le porche n'est en fait qu'un coude de la rivière. Il y a juste une petite salle de 10 x 15 m, tant pis !.
Pendant ce temps l'autre équipe explore une autre grotte: la cueva de Setsol n°3, petite grotte de 260 m de développement, joliment concrétionnée, avec quelques restes de poteries et des traces de fouilles.
Après quatre heures de fouilles curieuses, l'équipe est verte et gesticule sans force!
Au retour mise au propre des topographies.

Samedi 22 février

Une équipe va repérer la piste vers Chabilchoch depuis Finca Sacuitz. La piste, fermée par une barrière, s'arrête 1 km plus loin. La seule solution est donc de passer par Semox, au dessous de Modesto Mendez, ce qui nous oblige à lever le camp car il y a au moins 3 h de piste.
Nous prenons notre dernier repas à Chahal , puis direction Rio Dulce, seule petite ville du secteur. Nous trouvons un hôtel près du Castillo, dans les marécages, à côté de celui où a dormi l'équipe de 1993. Hospedaje Don Umberto (33 Q/p).
Le soir, nous prenons un bateau pour aller dîner au "Suzanna's Laguna", dans un petit lagon, uniquement accessible en bateau. C'est un hôtel-restaurant construit sur pilotis et créé par une française, dans un cadre somptueux où l'on retrouve tous les avantages de la civilisation : cocktails, vins, poissons... Beaucoup d'américains viennent y passer l'hiver sur leur bateau car le site est paradisiaque (attention: 1150 Q pour 7 et 100 Q pour le bateau).

Qu'il fait bon d'être en expédition !!!

Dimanche 23 février

Lever tardif après la fiesta de la veille. Nous partons jusqu'à Semox prendre la piste de Chabilchoch.
En sortant de Rio Dulce, nous sommes arrêtés par un barrage routier. Nous subissons alors une scéance de désinfection (avec un pulvérisateur à moteur). En effet, il y a une invasion d'abeilles dans le sud du pays qui détruisent les récoltes. Le traitement doit éviter que l'abeille se propage (oeufs dans les fruits exportés et les véhicules).
La piste est bonne jusqu'à Guitarra, puis à partir de là, grosses flaques de boue. Le Toyota passe bien, mais le Mitsubishi s'enlise plusieurs fois.

Nous nous garons juste avant un petit col, (500 m avant de traverser le Rio Moxela) au point GPS : N 15° 47' 003'' - W 89° 21' 713'' , non loin du lieu où la carte mentionne la perte.
Une équipe descend, après le col, dans un champ de maïs jusqu'au Rio et le suit jusqu'à ce qu'il se perde dans un éboulis impénétrable.
Pendant ce temps une autre équipe fait demi tour jusqu'à un cirque correspondant au hameau de Caquichoch sur la carte au 1/250 000ème. Les Indiens leur indiquent un chemin qui mène vers la perte au milieu du cirque. Mais il est trop tard pour aller le reconnaître.
Au retour, il faut ressortir la corde pour tirer le Mitsubishi de la boue, embourbé jusqu'aux portières. Le départ du chemin menant à la perte est à 27,2 km du départ de la piste à Semox. Il faut 2 h de route pour rejoindre Rio Dulce.

Lundi 24 février
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Le guide nous mène à la perte au fond du cirque en 35 mn de marche. La rivière se perd à travers des blocs et des troncs impénétrables.

Il connaît la résurgence, située de l'autre côté de la montagne, mais elle aussi est impénétrable.
Forts déçus, nous abandonnons cette région et reprenons la piste de Semox pour la dernière fois.

Mardi 25 février

Il nous reste quelques jours, aussi quittons-nous Rio Dulce, direction Morales, pour aller prospecter dans un secteur entre Los Amates et Rio Hondo.
Nous avons repéré une grotte marquée Agua Fria sur la carte. Elle est située vers Dona Maria, après Los Amates, sur la route de Guatemala City.
Après 10 km de piste nous abordons le versant sud de la Sierra de los Minos où le calcaire affleure à nouveau. Le paysage est superbe, nous longeons la rivière qui coule au fond d'un beau canyon. Du bas de la falaise nous repérons la grotte indiquée, rive gauche, au niveau d'un gué avec un pont suspendu, en bois, pour les piétons.
Après 1 h de marche, nous ne trouvons qu'un abri sous roche. Plusieurs petits porches s'ouvrent, mais aucun ne donne de suite significative.
Nous essayons l'autre versant sans plus de succès.
C'est à coups de machette que se créent les sentiers pour accéder à ces porches. En redescendant, Gilles glisse sur la pente de terre et se plante une branche fraîchement taillée à la machette, au ras de l'oeil; la catastrophe n'est pas passée loin! Docteur JJ est intervenu, la plaie est pansée, pas d'infection, juste un magnifique pansement sur la figure!
Nous repartons à Santa Cruz, après Rio Hondo. Nuit à l'hôtel Santa Cruz ( 48 Q / p).

Mercredi 26 février

Les deux derniers secteurs nous ont déçus et maintenant il est trop tard pour repartir sur un autre massif. Nous abandonnons la prospection et retournons à Rio Dulce profiter de la mer avant le retour. Adieu casques, combis et topofils ... nous allons profiter de ces derniers instants pour apprécier le pays!
L'après midi, visite en bateau du site d'Agua Calientes : source d'eau chaude située près de la résurgence de la grotte de San Antonio (400 Q pour le bateau).
La grotte de San Antonio fut découverte et explorée par l'expédition Guatemala organisée par la F.F.S. en 1992. Gilles COLIN, un des membres de notre expédition a participé à cette découverte. Un vrai pèlerinage dans une grotte exceptionnelle. Le soir retour à l'hôtel Don Umberto à Rio Dulce.

Jeudi 27 février
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Nous louons un bateau pour faire une balade du lac à la côte Atlantique:
Rio Dulce -> Livingston -> Rio Sarstun -> Modesto Mendez.
Panne de moteur un peu avant le canyon végétal qui rejoint la mer. Arrêt dans un petit hôtel, "El Paradiseo", pour attendre pendant 1 h un autre bateau.
Visite du canyon végétal, où de nombreux oiseaux viennent nicher. Baignade et repas sur une plage désertique, sable fin, cocotiers, mer chaude...
Au retour, le frère du loueur du bateau installe ce dernier sur une remorque branlante, sans freins et avec un attelage rudimentairement attaché au pare-choc déglingué. Les occupants des places arrières ont fait le voyage en regardant avec inquiétude la proue du bateau à 20 cm de leur tête! Heureusement, sur le pare-brise, un autocollant précise: «Je roule avec Dieu» ! Et nous qui nous faisions bêtement du souci!
Nuit à l'hôtel "La Cabane des Voyageurs" (200 Q pour 7), vraiment pas terrible.

Vendredi 28 février


Retour à Guatemala City. Après toutes ces journées passées dans les villages plutôt paisibles de l'intérieur du Guatemala, l'ambiance de la grande ville nous surprend; bruyante, polluée et agitée.
Nous trouvons des chambres dans une pension "Le Belem", près d'une école de jeunes filles. (300 Q pour 7 ... les chambres, pas les jeunes filles!).
Dernières courses dans l'immense marché couvert (le plus intéressant du pays, vous y trouverez tous les produits du pays à des prix , après marchandage, très raisonnables ).
A Guatemala Ciudad la ville est divisée en 21 zones. Dans chaque zone, les avenues et les rues ont leurs propres numéros. Certains s'en sont aperçus à leurs dépends...
Altercation entre la Guarda Civil et les étudiants dans une des rues voisines de l'hôtel, il paraît que la police charge la foule et des automobilistes, visiblement effrayés, nous conseillent vivement de fuir cette zone!
Le lendemain, Ernest se fera faucher 80 $US à son insu (dans sa "banane") par des hommes en uniforme (des policiers semble-t-il !), dans une mise en scène de "vérification de papiers" bien au point.
Dernière soirée au Guatemala , restaurant le "Rancho", viandes excellentes, maïs grillés, pommes de terre... et du de vin espagnol. Un dernier verre dans un piano-bar, adieu Guatemala et peut-être à bientôt pour une prochaine expédition.

Samedi et Dimanche:

retour en France par Madrid : c'est fini ... snif !

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