Grâce, ou à cause, du décalage
horaire, nous nous levons tôt. De plus, des bruits de
pétards nous ont réveillés vers 5 heures; ici
aussi c'est la fête du Carnaval.
Nous prenons le petit déjeuner dans une grande demeure
coloniale le Dona Luisa. Ce salon de thé propose de
délicieux pancakes et salades de fruits variées
à déguster dans son patio. Lieu touristique à ne
pas manquer. Une partie de l'équipe déjeune au bar "Le
Condesa", sur la place, sous les arcades (25 Q) dans un cadre de
style colonial.
Départ vers le lac Atitlan . Nous nous trompons de route vers
Ciudad Vieja, ce qui nous oblige à prendre une piste pour
passer par San Miguel Duenas, Acatenango, puis Patzicia. Nous
traversons de superbes villages indiens.
La piste est magnifique et longe le volcan Acatenango (3976 m).
Après avoir cherché en vain une piste qui longe le lac,
nous allons directement à Panajachel pour y passer la
nuit.
Ce village est le plus important du lac Atitlan et le plus
touristique. Son expansion rapide a détérioré
son authenticité; vous y trouverez un immense marché
tout le long de la rue principale, où l'on trouve toutes les
curiosités du pays: vêtements, bijoux, instruments,
cuirs ...
Dîner au restaurant "Las Pumpas" (black-bass frit et
bière pour 58 Q/p). Nuit à l' Hospedaje Ramos (250 Q
pour 7). Les tarifs diminuent de jour en jour!
Mercredi 12 février
Bordé par une chaîne de volcans qui
s'étend sur plus de 150 km, le lac Atitlan est un des plus
beaux au monde.
Nous passons la matinée à faire le marché dans
la ville où Gilles perd son appareil (photo, pas
dentaire).
Pour respecter les traditions, nous dégustons les
différentes bières élaborées au Guatemala
: - Gallo : la plus courante,
- Cabro,
- Monte-Carlo,
- Moza : brune, la meilleure de toutes.
Déjeuner sur le port dans un petit resto (poisson à
l'ail pour 25 Q/p).
Nous achetons un tas de chemises guatémaltèques entre
12 et 20 Q/pièce.
En fin d'après midi, nous allons jusqu'à
Chichicastenango. C'est le marché indien le plus important du
Guatemala et le plus connu. Peu de commerces ouverts vu l'heure
tardive. Nous décidons de partir pour rejoindre au plus vite
les contrées sauvages...
Nous prenons la piste à Santa Cruz del Quiche jusqu'à
Sacapoulos (35 km/h en moyenne). Nous sommes en plein pays
Quiché, fini les touristes... nous sommes vraiment au
Guatemala.
Arrivée à 21 h à l'hôtel Rio Negro en bord
de rivière, près de la station des bus.
Chambres (très) simples à deux lits sans aucun confort
pour 10 Q/p. Douche et WC communs. Ambiance assurée avec le
départ des bus dès trois heures du matin. En effet, cet
hôtel accueille les voyageurs qui prennent le bus vers la
capitale. Sacapoulos est au croisement des deux pistes principales du
Guatemala.
Ici, la présence militaire est importante. Des soldats
armés sont dans les rues et nous avons aussi croisé des
véhicules de l'ONU.
Nous mangeons sur la terrasse tandis qu'un militaire armé
surveille (toute la nuit) nos véhicules, fusil à la
main!
Repas du soir (poulet, boeuf, riz, bières) + nuit + petit
déjeuner pour 250 Q pour 7.
Jeudi 13 février (Début
de page)
Levés tôt à cause du bruit et
des matelas en paille, nous prenons la piste de Cobán. Une
erreur de piste avant Cunen nous mène jusqu'à Nebaj .
La beauté du site vaut le détour, mais nous retarde de
2 h. Nous reprenons la piste en direction de l'est, arrêt
à Uspantan pour un petit repas dans le marché: repas le
moins cher trouvé (7 Q/p).
Après sept heures de pistes, nous arrivons au lac de San
Cristobal de Verapaz où nous retrouvons l'asphalte
jusqu'à Cobán.
Nuit à l'hôtel "La Paz" ( à côté de
l'hôtel Monterrey) pour 24 Q/p. Le meilleur rapport
qualité/prix que nous ayons trouvé.
Repas à l' Hacienda, Steak House pour 550 Q pour 7. Bonne
viande, mais service très long (comme partout au
Guatemala).
Vendredi 14 février
Après une bonne nuit, malgré un coq
matinal dans la cour de l'hôtel, nous reprenons la piste, pour
70 km, à partir de San Pedro Gerché.
Paysages magnifiques, beaucoup de dolines en bord de pistes. Il y a
certainement encore de nombreuses cavités à
découvrir dans ce secteur, bien que diverses équipes
soient déjà venues y prospecter (expéditions
françaises des années 70). Trajet au milieu des
bananeraies avec leurs huttes d'indiens.
A Pajol, 12 km de piste mènent à Lanquin où une
rivière sort d'une résurgence.
Repas dans un immense hôtel restaurant en bois tout neuf : El
Retreador (soupe, steak, salade et bières pour 30 Q/p).
Chambres 50 Q/p.
Visite du pont naturel de Semuc Champey à 10 km. 5 Q/p et 400
m de marche d'approche.
La rivière s'engouffre sous un pont naturel de tuf, long de
300 m, parsemé de gours remplis d'eau tiède,
alimentés par des ruissellements. Le site est
paradisiaque.
Nous dormons à Lanquin à l' Hospedaje Providencia. 10
Q/p, mais l'eau s'arrête à 19 h 30 et le groupe
électrogène à 21 h dans tout le village. Lanquin
est un centre linguistique où des étudiants de diverses
origines perfectionnent leur espagnol.
Samedi 15 février (Début
de page)
Après une nuit d'orage, le ciel reste
couvert et il bruine. Nous partons explorer la grotte de Lanquin.
La grotte est aménagée à la
Guatémaltèque! Pour y pénétrer, il faut
prendre contact avec la police qui fournit l'essence pour le groupe
électrogène, et éventuellement le guide (10
Q/p).
Il s'agit d'une grosse résurgence de plusieurs m3/s. Peu
après l'entrée, un siphon barre le chemin. En
empruntant un escalier taillé dans la roche, il est possible
d'accéder à une très vaste galerie
encombrée de blocs. Nombreux dépôts de guano de
chauve-souris, température _ 25°C.
L'aménagement est sommaire : quelques marches taillées,
des échelles et un éclairage par groupe. Grosses
concrétions sèches et noircies par le guano de
chauve-souris.
Nous portons un masque pour éviter tout risque
d'histoplasmose.
Après 15 mn, l'aménagement est terminé. La
galerie continue par un P5 qui donne dans une grande salle dont le
fond est recouvert d'une grosse quantité de guano bien frais
(prévoir une corde de 10 m).
Derrière, suit un puits de 20 à 25 m au sommet duquel
on entend la rivière. Malheureusement, nous n'avons pas
prévu assez de corde (pire que des débutants!).
Juste en bas du P5, on explore un petit réseau descendant en
désescalade. Le bruit de la rivière est persistant,
mais il est impossible de l'atteindre car tous les passages
s'arrêtent en étroiture.
Les description et topographie de cette grotte sont consultables dans
le Spélunca spécial Guatemala de 1977.
Nous quittons Lanquin en direction de Sebol, où nous pensons y
rencontrer Daniel DREUX. Ce dernier exploite la grotte de
Candélaria, explorée par l'expédition
française de 1974. Il n'est malheureusement pas là, et
nous continuons notre chemin.
Petite anecdote; nous sommes bloqués pendant une heure par un
gros camion en panne qui barre la piste
irrémédiablement. Ce camion transporte un autre camion
et un tas de ferraille. Cette piste est la seule qui traverse le Nord
du Guatemala. Bien vite d'autres véhicules nous rejoignent,
notamment un bus. De nombreux Guatémaltèques ainsi que
notre équipe s' affairent autour du camion en panne.
Après quelques vérifications d'usage JJ trouve la
panne: pas assez de gazole. Nous siphonnons 2 galons de gazole du
Toyota pour permettre au camion de faire 20 m et dégager la
piste.
La piste est abominable: trous, bosses... il nous faudra 4 h pour
parcourir 70 km de piste. Après avoir dépassé
Sebol, qui n'est qu'un hameau à un carrefour de piste, nous
voilà à Fray Bartolomé de Las Casa. Il pleut
toujours.
Nuit à l' hospedaje Fontana (25 Q/p), tout le monde en a
assez!
Dimanche 16 février
Toujours la pluie! Nous partons vers Chahal (lieu
prévu pour nos explorations) chercher un camp. La piste est
défoncée, les trous pleins d'eau et le Toyota fait un
bruit de DC8.
Arrêt nécessaire pour déterminer l'origine du
bruit au niveau de l'échappement. Le pot est cassé
juste après la pipe de sortie des gaz. Nous réparons
avec deux boîtes de bière, un collier et un écrou
du Mitsubishi!
Arrivés au Chahal d'en haut, sous la pluie, nous finissons par
trouver quelqu'un qui parle espagnol, cet homme est le garde
municipal. Il nous indique un hospedaje : "Mary & Nathaly" et
nous propose de rencontrer le maire du village qui sera là le
lendemain.
Nous sommes en plein pays Quiché et la population ,
essentiellement indienne, parle le "Quétchi", principal
dialecte indien.
L'hôtel est rudimentaire, pas d'eau ni
d'électricité dans les chambres, un WC et une douche
pour tous. Nous y prenons pension pour 10 Q le lit et 8 Q par repas
et petit déjeuner. Avec les bières, ça nous fera
moins de 50 Q par jour et par personne.
En quelques minutes nous installons le camp de base. L'après
midi nous allons faire une balade dans les environs. Le secteur est
calcaire et se caractérise par un grand nombre de mamelons
à peu de distance les uns des autres.
L'après-midi, nous nous rendons vers les massifs voisins,
où le calcaire affleure partout. Nous sommes en
présence d'un exemple typique de karst tropical.
Nous allons repérer une perte sur la piste d'Aercochoch, au
sud est. Nous ne la trouvons pas car nous sommes au Chahal d'en haut;
en fait il existe 2 Chahal, le dernier s'est construit sur la piste
de Modesto Mendez et notre carte ne l'indique pas. Donc, nous
arrivons par hasard au Chahal d'en bas, à 5 km au sud, en
traversant un "aérodrome" (piste rudimentaire taillée
en pleine jungle, bravo pour les pilotes!).
Chahal est un village en pleine expansion tout comme ceux qui
l'entourent. De nombreuses communautés se sont
créées, gérées par le pays et
aidées par diverses organisations internationales. Une
française qui travaille dans une des communautés nous
explique que de nombreux indiens ont été
déplacés, ou ont fui la guérilla et
l'anti-guérilla. Depuis que le pays est plus stable, les
Guatémaltèques reviennent. Ils n'ont plus rien; en
général d'autres se sont installés à leur
place dans les campagnes. Extrêmement pauvres, ils doivent leur
survie à leur volonté de cultiver des terres,
même dans un climat différent de leur région
d'origine.
Lundi 17 février (Début
de page)
Troisième jour de pluie. Après un
petit déjeuner traditionnel: oeufs, purée de frijoles,
tortillas et lait de chaux aromatisé, nous nous rendons
à la mairie. Nous présentons les objectifs de
l'expédition à l' Alcade (maire du village). Il semble
à la fois intéressé et surpris par
l'expédition, mais coopératif. Il met à notre
service un employé municipal qui nous servira
d'interprète avec les Indiens et les guides locaux, pour la
durée de notre séjour.
Nous partons immédiatement en compagnie de ce dernier vers la
perte du Rio Chiù (perte = "muc" en quétchi) qui se
situe sur la piste de Modesto Mendez, à 2 km de l'hôtel,
nous nous garons à gauche vers l'école. Il nous
présente un guide qui connaît les grottes du
secteur.
Un sentier perpendiculaire à la piste conduit au bout de 15 mn
à une grande case qui sert de grange à maïs. A 20
m sur la gauche s'ouvre la première grotte : Cueva de Setsol
n°1.
C'est une petite cavité entièrement fossile qui
s'étend sur une centaine de mètres. Nous y
découvrons de belles concrétions ainsi que de nombreux
fragments de poteries. Pas de continuation possible.
En suivant le chemin, nous traversons un champ, puis prenons un
sentier entre deux mamelons. La deuxième grotte, Cueva de
Setsol n°2, s'ouvre au flanc du mamelon de gauche.
Beaucoup plus intéressante que la première, cette
cavité s'étend sur plusieurs centaines de
mètres. Nombreuses poteries mayas et plusieurs salles bien
concrétionnées. Nous passons 3 h dans la cavité
(photos, topo ...).
La cavité est bien habitée: énormes
araignées que l'on doit frôler dans l'entrée,
superbe scorpion, et enfin, un magnifique serpent rouge avec lequel
on se trouve nez-à-nez en ressortant... Le fait que les
indiens présents aient peur des araignées ne nous met
pas dans une joie extrême!
Au retour nous faisons la topographie de cette grotte. Pendant ce
temps Gilles et Janot vont repérer avec le guide la perte du
Rio Chiù. Ils feront une brève incursion dans la
cavité, qui sera explorée le lendemain.
Mardi 18 février
Après une brève éclaircie, le
ciel s'est recouvert et il pleut encore. Nous partons topographier la
perte du Rio Chiù. Le chemin passe au bord d'un gros aven
d'effondrement ( diamètre 40 m, profondeur 20 m) au fond
duquel coule le Rio. Puis il longe une falaise et arrive à un
grand porche ( 30 m x 20 m) qui n'est qu'un regard sur la
rivière, de 20 m de large.
Les indiens ont baptisé cette grotte : "Muc Esconda El Agua"
(perte de l'eau cachée).
Nous installation une corde de 60 m dans l'eau pour remonter le
courant. Vers l'amont part une galerie de 100 m x 30 m x 20 m. Au
delà, nous distinguons une confluence de deux bras.
Nous explorons la branche gauche par une galerie large. Celle-ci
finit par se rétrécir en remontant, pour ressortir
à l'air libre quelques centaines de mètres plus loin
que l'entrée. Nous sommes alors au dessus de la perte du Rio
Chiù, dont nous venons de quitter le cours souterrain il y a
quelques minutes. Le Rio se perd sur une centaine de mètres
par plusieurs pertes que nous localisons par rapport à la
cavité.
La branche droite est plus étroite, avec un fort courant, et
est rapidement noyée.
Pendant ce temps, une partie de l'équipe effectue la
topographie du réseau fossile. C'est un véritable
labyrinthe, avec pas moins de 6 entrées.
Vers l'aval, nous descendons la rivière à la nage,
jusqu'à l'aven d'effondrement.
La rivière de 20 m de large qui disparaît entre deux
parois abruptes, ne pourrait se descendre qu'à la nage,
assuré par une corde à cause du courant. Nous sommes
perplexes, car il nous paraît insensé de s'engager sans
être sûr de pouvoir être tiré en
arrière dans le courant.
Nous prenons la décision de rechercher la résurgence
pour pénétrer par l'autre côté... le
programme du lendemain est trouvé!
Nous rentrons à Chahal de nuit et sous la pluie. Bacchus
glisse et se tord la cheville... ce qui va l'handicaper pendant
quelques jours.
Mercredi 19 février (Début
de page)
Enfin le soleil après quatre jours de
pluie. Nous partons explorer la résurgence.
Ce matin, deux de l'équipe restent au camp; Bacchus ne peut
pas marcher et Ernest a la "tourista". Les rescapés partent,
après quelques retours pour oublis d'un tête en l'air !!
Nous commençons à être connus dans le village...
dès notre arrivée à côté de
l'école, la maîtresse laisse les enfants venir
jusqu'à nous et nous lui donnons quelques photos de sa classe,
prises au Polaroïd.
Après 45 minutes de marche nous voilà au Rio
Chiù. La rivière sort d'un siphon
impénétrable (débit estimé à 7
m3/s). Sur la rive opposée, s'ouvre un porche de 30 x 30 m.
Pour y accéder, Gilles installe une vire sur 30 m au dessus de
la résurgence. Pendant ce temps, Janot traverse à la
nage en tirant une corde. On n'a jamais su pourquoi, surtout J.Luc !
En effet, ce dernier renvoie allégrement la corde à
Janot, qui a donc traversé pour rien. Les indiens,eux, passent
au dessus de la vire en se tenant aux arbres, puis rejoignent la
corde près du porche.
Derrière le porche, une très vaste galerie de 150x30x30
m mène à un gigantesque éboulis
concrétionné, qui occupe une immense salle où
l'on entend la rivière. La rivière provient bien du
fond de la cavité et nous distinguons le jour provenant de
l'aven d'effondrement de la veille. La rivière longe la salle
(en rive droite) et se perd vers le milieu de la salle dans un
siphon. En escaladant l'éboulis, une nouvelle entrée
est trouvée. De cette entrée, on peut alors contourner
le mamelon en traversant la jungle et rejoindre l'aven exploré
la veille.
Le parcours souterrain du Rio Chiù paraît maintenant
entièrement exploré.
L'après midi, le guide nous mène à 1 km de
là à travers la jungle pour explorer la Cueva del Sagra
Corazon (grotte du coeur sacré).
Cette grotte présente plusieurs vastes salles très
concrétionnées et quelques entrées.
Nous avons trouvé dans cette grotte de nombreux restes de
poteries recouverts de calcite, ainsi qu'une poterie entière
située dans une alcôve protégée par une
étroiture. Mylène a trouvé une pointe de
flèche en obsidienne.
Retour (de nuit), puis séance topographie le soir à
l'hôtel.
Jeudi 20 février
Journée repos. La matinée est
consacrée à terminer les topographies.
L'après-midi, nous allons repérer la piste vers
Chabilchoch . Nous la trouvons mais elle est fermée par une
barrière. Sans véhicule, le but à atteindre est
à plus de 16 h de marche! Au retour nous cherchons vainement
la piste qui mène à Las Conchas (pont de tuf avec des
bassins pour se baigner).
Ce soir, nous fêtons l'anniversaire de Bacchus. Un quart de
siècle cela se fête! Des bougies sont plantées
dans les tortillas, du rhum local et du vin italien (acheté
à Fray Bartolomé) accompagnent notre repas pour marquer
l'événement.
Vendredi 21 février (Début
de page)
Le temps a changé et dès le matin il
fait très chaud. Aujourd'hui nous retournons à la perte
du Rio Chiù où il reste un "porche" à explorer,
au niveau de l'aven d'effondrement.
Pour atteindre ce porche il faut traverser la rivière à
la nage; notre nageur de compétition Ernest, se lance à
l'eau assuré par une corde. Il atteint sans problème la
rive opposée. Le porche n'est en fait qu'un coude de la
rivière. Il y a juste une petite salle de 10 x 15 m, tant pis
!.
Pendant ce temps l'autre équipe explore une autre grotte: la
cueva de Setsol n°3, petite grotte de 260 m de
développement, joliment concrétionnée, avec
quelques restes de poteries et des traces de fouilles.
Après quatre heures de fouilles curieuses, l'équipe est
verte et gesticule sans force!
Au retour mise au propre des topographies.
Samedi 22 février
Une équipe va repérer la piste vers
Chabilchoch depuis Finca Sacuitz. La piste, fermée par une
barrière, s'arrête 1 km plus loin. La seule solution est
donc de passer par Semox, au dessous de Modesto Mendez, ce qui nous
oblige à lever le camp car il y a au moins 3 h de piste.
Nous prenons notre dernier repas à Chahal , puis direction Rio
Dulce, seule petite ville du secteur. Nous trouvons un hôtel
près du Castillo, dans les marécages, à
côté de celui où a dormi l'équipe de 1993.
Hospedaje Don Umberto (33 Q/p).
Le soir, nous prenons un bateau pour aller dîner au "Suzanna's
Laguna", dans un petit lagon, uniquement accessible en bateau. C'est
un hôtel-restaurant construit sur pilotis et créé
par une française, dans un cadre somptueux où l'on
retrouve tous les avantages de la civilisation : cocktails, vins,
poissons... Beaucoup d'américains viennent y passer l'hiver
sur leur bateau car le site est paradisiaque (attention: 1150 Q pour
7 et 100 Q pour le bateau).
Qu'il fait bon d'être en expédition !!!
Dimanche 23 février
Lever tardif après la fiesta de la veille.
Nous partons jusqu'à Semox prendre la piste de
Chabilchoch.
En sortant de Rio Dulce, nous sommes arrêtés par un
barrage routier. Nous subissons alors une scéance de
désinfection (avec un pulvérisateur à moteur).
En effet, il y a une invasion d'abeilles dans le sud du pays qui
détruisent les récoltes. Le traitement doit
éviter que l'abeille se propage (oeufs dans les fruits
exportés et les véhicules).
La piste est bonne jusqu'à Guitarra, puis à partir de
là, grosses flaques de boue. Le Toyota passe bien, mais le
Mitsubishi s'enlise plusieurs fois.
Nous nous garons juste avant un petit col, (500 m avant de traverser
le Rio Moxela) au point GPS : N 15° 47' 003'' - W 89° 21'
713'' , non loin du lieu où la carte mentionne la perte.
Une équipe descend, après le col, dans un champ de
maïs jusqu'au Rio et le suit jusqu'à ce qu'il se perde
dans un éboulis impénétrable.
Pendant ce temps une autre équipe fait demi tour
jusqu'à un cirque correspondant au hameau de Caquichoch sur la
carte au 1/250 000ème. Les Indiens leur indiquent un chemin
qui mène vers la perte au milieu du cirque. Mais il est trop
tard pour aller le reconnaître.
Au retour, il faut ressortir la corde pour tirer le Mitsubishi de la
boue, embourbé jusqu'aux portières. Le départ du
chemin menant à la perte est à 27,2 km du départ
de la piste à Semox. Il faut 2 h de route pour rejoindre Rio
Dulce.
Lundi 24 février (Début
de page)
Le guide nous mène à la perte au
fond du cirque en 35 mn de marche. La rivière se perd à
travers des blocs et des troncs impénétrables.
Il connaît la résurgence, située de l'autre
côté de la montagne, mais elle aussi est
impénétrable.
Forts déçus, nous abandonnons cette région et
reprenons la piste de Semox pour la dernière fois.
Mardi 25 février
Il nous reste quelques jours, aussi quittons-nous
Rio Dulce, direction Morales, pour aller prospecter dans un secteur
entre Los Amates et Rio Hondo.
Nous avons repéré une grotte marquée Agua Fria
sur la carte. Elle est située vers Dona Maria, après
Los Amates, sur la route de Guatemala City.
Après 10 km de piste nous abordons le versant sud de la Sierra
de los Minos où le calcaire affleure à nouveau. Le
paysage est superbe, nous longeons la rivière qui coule au
fond d'un beau canyon. Du bas de la falaise nous repérons la
grotte indiquée, rive gauche, au niveau d'un gué avec
un pont suspendu, en bois, pour les piétons.
Après 1 h de marche, nous ne trouvons qu'un abri sous roche.
Plusieurs petits porches s'ouvrent, mais aucun ne donne de suite
significative.
Nous essayons l'autre versant sans plus de succès.
C'est à coups de machette que se créent les sentiers
pour accéder à ces porches. En redescendant, Gilles
glisse sur la pente de terre et se plante une branche
fraîchement taillée à la machette, au ras de
l'oeil; la catastrophe n'est pas passée loin! Docteur JJ est
intervenu, la plaie est pansée, pas d'infection, juste un
magnifique pansement sur la figure!
Nous repartons à Santa Cruz, après Rio Hondo. Nuit
à l'hôtel Santa Cruz ( 48 Q / p).
Mercredi 26 février
Les deux derniers secteurs nous ont
déçus et maintenant il est trop tard pour repartir sur
un autre massif. Nous abandonnons la prospection et retournons
à Rio Dulce profiter de la mer avant le retour. Adieu casques,
combis et topofils ... nous allons profiter de ces derniers instants
pour apprécier le pays!
L'après midi, visite en bateau du site d'Agua Calientes :
source d'eau chaude située près de la résurgence
de la grotte de San Antonio (400 Q pour le bateau).
La grotte de San Antonio fut découverte et explorée par
l'expédition Guatemala organisée par la F.F.S. en 1992.
Gilles COLIN, un des membres de notre expédition a
participé à cette découverte. Un vrai
pèlerinage dans une grotte exceptionnelle. Le soir retour
à l'hôtel Don Umberto à Rio Dulce.
Jeudi 27 février (Début
de page)
Nous louons un bateau pour faire une balade du lac
à la côte Atlantique:
Rio Dulce -> Livingston -> Rio Sarstun -> Modesto
Mendez.
Panne de moteur un peu avant le canyon végétal qui
rejoint la mer. Arrêt dans un petit hôtel, "El
Paradiseo", pour attendre pendant 1 h un autre bateau.
Visite du canyon végétal, où de nombreux oiseaux
viennent nicher. Baignade et repas sur une plage désertique,
sable fin, cocotiers, mer chaude...
Au retour, le frère du loueur du bateau installe ce dernier
sur une remorque branlante, sans freins et avec un attelage
rudimentairement attaché au pare-choc déglingué.
Les occupants des places arrières ont fait le voyage en
regardant avec inquiétude la proue du bateau à 20 cm de
leur tête! Heureusement, sur le pare-brise, un autocollant
précise: «Je roule avec Dieu» ! Et nous qui nous
faisions bêtement du souci!
Nuit à l'hôtel "La Cabane des Voyageurs" (200 Q pour 7),
vraiment pas terrible.
Vendredi 28 février
Retour à Guatemala City. Après toutes ces
journées passées dans les villages plutôt
paisibles de l'intérieur du Guatemala, l'ambiance de la grande
ville nous surprend; bruyante, polluée et agitée.
Nous trouvons des chambres dans une pension "Le Belem", près
d'une école de jeunes filles. (300 Q pour 7 ... les chambres,
pas les jeunes filles!).
Dernières courses dans l'immense marché couvert (le
plus intéressant du pays, vous y trouverez tous les produits
du pays à des prix , après marchandage, très
raisonnables ).
A Guatemala Ciudad la ville est divisée en 21 zones. Dans
chaque zone, les avenues et les rues ont leurs propres
numéros. Certains s'en sont aperçus à leurs
dépends...
Altercation entre la Guarda Civil et les étudiants dans une
des rues voisines de l'hôtel, il paraît que la police
charge la foule et des automobilistes, visiblement effrayés,
nous conseillent vivement de fuir cette zone!
Le lendemain, Ernest se fera faucher 80 $US à son insu (dans
sa "banane") par des hommes en uniforme (des policiers semble-t-il
!), dans une mise en scène de "vérification de papiers"
bien au point.
Dernière soirée au Guatemala , restaurant le "Rancho",
viandes excellentes, maïs grillés, pommes de terre... et
du de vin espagnol. Un dernier verre dans un piano-bar, adieu
Guatemala et peut-être à bientôt pour une
prochaine expédition.
Samedi et Dimanche:
retour en France par Madrid : c'est fini ... snif !